Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Nouvelle...

3 novembre 2007

Si vous avez le courage de la lire... Sinon, cliquez !

Il y a fort fort longtemps, dans un royaume fort fort lointain appelé Mulingdar, se trouvait le village de Glagbourville. Ce village se situait en haut d'une falaise balayée sans répit par les courants marins. Il était peuplé de braves Hommes, et son activité était prospère, grâce, entre autres, à la pêche. Les habitants de Glagbourville menaient donc une paisible vie et rien ne pouvait nuire à leur bonheur. De plus, ce jour là, c'était le jour d'une fête. Oui, la fête de la pêche justement. Les habitants s'étaient tous réunis afin de construire une canne à pêche géante, dans le but de pouvoir pêcher du haut de la falaise. (car le soir, un grand buffet se préparait, auquel tous les habitants, même les plus pauvres, les plus méchant pourraient participer, ce qui leur permettrait de déguster le poisson attrapé par la fabuleuse canne à pèche - "Kan'apèch" car les plans sont de fabrication Gobelin...) Tout le monde était d'autant plus heureux. Hélas, lorsque l'on croise le visage de ce jeune homme, le Prince Léo, nous pouvons nous dire qu'il joue le rôle du petit canard, l'exclu de la société... Contrairement à tous les habitants du village, il n'aimait pas la pêche, ne s'y était jamais intéressé. Pour quelles raisons ? Et bien voilà, pour tout vous dire, notre Prince n'a plus qu'une idée en tête depuis maintenant quelques anées... En effet, il rêve de sauver un jour une belle princesse des griffes d'un monstre, et de l'épouser ensuite. Oh ! Il est déjà courtisé par quelques damoiselles du Royaume, bien qu'elles ne l'intriguent que peu, au grand désespoir de son géniteur.
Mais un jour, une histoire venue d'une autre contrée lui vint à l'oreille. Une Princesse serait retenue depuis déjà plusieurs années, dans une tour, par un dragon, au bord d'une autre falaise. Bien que peu vaillant et peu courageux, il n'hésita pas une seconde, et décida de partir seul, à cheval. Durant de longues semaines, il suivit sans relâche les indications données par le sage du village. Il voyagea par tous les temps, s'arrêtait uniquement lorsqu'il tombait de sommeil.

Un matin, à l'aube, il finit par l'apercevoir. La Tour. Il s'agissait de la Tour d'Is, autrefois défendue ardemment par de fiers gardes. Or elle fut abandonnée pour diverses raisons assez obscures... Elle fut appelée à partir de ce jour la Tour de l'Is-sans-gardes. Il continua sa route jusqu'au pied de la Tour, et emprunta pour cela un petit chemin sinueux et cahoteux.
Quand la princesse le vit, elle s'écria (bien qu'elle pensa intérieurement que les Princes charmants n'existaient plus, et qu'ils n'étaient tous que des empotés):
-"Au secouuuuuurs ! Au secouuuuuurs !"

Le Prince, n'entendant tout d'abord pas ses appels, continuait d'avancer, les yeux rivés au sol (sa monture avait déjà perdu équilibre à cause du chemin tortueux qui menait à l'effrayante tour). La Princesse continuait pendant ce temps d'appeler, et finit par perdre patience au bout de quelques minutes.
-"Mais quel empoté ! se dit-elle. Tous ces Princes Charmants ne sont plus fiables... Les bonnes choses se perdent. A l'aide ! Au secours ! Je meurs ! Arg !"

Rien n'y fit. Le Prince venait de se retrouver par terre. A croire que même les montures ne peuvent même plus être dignes de confiance. Le Dragon, alerté par les cris de la Princesse, vint voir ce qu'il se passait. Il poussa un terrible cri et de la fumée s'échappa de ses naseaux.
-"Ouups ! laissa échapper la Princesse.
-Ah ah te voilà, maléfique créature ! Ne vous inquiétez pas, ma princesse, je vais vous sortir de cette impâââsse ! s'exclama le Prince Léo, tout en se relevant. Oseras-tu m'affronter, moi ?
-Espèce de malotru, n'aurais-tu pas pu bouger ton derrière de troll plus tôt ? Mais ce n'est pas possible cela, toujours à la ramasse ces princes charmants ! Arrête de faire le guignol, et délivre-moi !"

Le Prince prit alors une décision héroïque, il courut en direction de la Tour, entra à l'intérieur de manière à ce que le dragon le suive (c'était une très grande tour, ce qui explique le fait que notre vile créature ait pu en prendre possession). La Princesse ne comprenait ce qui se passait, d'autant plus qu'elle ne pouvait plus voir ce que faisait le prince, car elle était enfermée dans la plus haute pièce de la tour.

-"Pourvu que ce paysan ne se fasse pas tuer... Je pense malheureusement qu'il en est capable..."Se dit-elle.

Or, quelques instants plus tard, nous voyons notre héros, ressortir de la Tour, en claquant la porte derrière lui (avec du mal, car il s'agissait d'une très lourde porte). Sa dague est couverte de sang.
-" Qu'as-tu fait ? s'empressa de demander la Princesse.
-Eh bien ! Je l'ai tué, ce Dragon !
-Hum ! Pour que tu aies réussi à le réduire à néant, cela ne devait être qu'un faux dragon... murmura-t-elle.
-Que dîtes-vous, ma mie ?
-Viens me chercher ! Incapable !
-Oh ! J'accoure !"

Le Prince Léo, victorieux, gravit les deux cents marches de la tour en moins de temps qu'il ne fallut pour le dire. Il trouva la clef accrochée à un mur. Il s'en empara, et ouvrit rapidement la porte.
-" Oh Princesse ! Comme je suis heureux de vous voir ! Vous êtes encore plus belle que dans le plus beau des rêves.
-Oui oui, et ici, nous sommes dans un rêve. Sortons !"

Ne pouvant rien dire, le Prince fut forcé de suivre la Princesse. Il la fit passer par un chemin différent, afin que ses yeux purs ne fussent pas abîmés par la vue d'un cadavre, c'est du moins ce qu'il lui dit. Il se retrouvèrent donc rapidement à l'extérieur de la Tour.
-"Montez sur Bob, noble princesse... Mon cheval est à votre disposition, tout comme moi.
-Ca ? Bob, un cheval ? Bob-dit-l'âne plutôt ! Quel piteuse créature..."

A contre cœur, la princesse accepta de monter sur le ridicule canasson du Prince. Ils commencèrent à se retirer lorsqu'un grand fracas retentit soudain. Le Prince sursauta si fort qu'il tomba une fois de plus de sa monture. Tout le monde se retourna et vit avec effroi que le dragon venait de démolir la porte (qui habituellement est tenue par deux gonds, comme toute porte).
-"Qu'est-ce que cela signifie ? Tu ne l'as pas tué ? Empoté ! hurla la Princesse. Je suis la Princesse-Di-Ana, et tu te moques de moi ? Débarrasse toi de cet être maléfique !"

Le Prince Léo, qui avait pensé qu'un simple morceau de viande suffirait à distraire le Dragon pendant un laps de temps suffisamment grand pour fuir, ne savait plus comment réagir. Il ressortit sa dague, ce qui ne lui apporta que des moqueries de la part de la Princesse-Di-Ana, une fois de plus. Selon elle, on n'avait jamais vu plus ridicule arme au Monde, selon elle, une arme de pacotille reflétait un Prince misérable... Elle alla s'asseoir sur un rocher, d'où elle pourrait observer la scène, tel un spectateur. Le Prince alla se poster à quelques mètres du Dragon. Il allait tenter de frapper la créature quand, au dernier moment, il courut s'abriter derrière un rocher. Et là ! Oh Miracle ! Il vit qu'une hache se trouvait derrière ce même rocher ! Oui, une hache, le modèle Pire-ine ! Il se sentit soulagé d'un poids, il venait de trouver une Hache-pire-ine, objet se faisant rare ces temps-ci.
Il brandit la Hache-Pire-ine en direction du dragon et poussa un cri surhumain. La terrible bête fit une rotation avec sa queue. Rotation gauche, rotation droite, accélération... Il frappa la Hache-Pire-ine de toute ses forces. Celle-ci fut éjectée et tomba de la falaise, et on l'entendit pénétrer les vagues qui fouettaient inlassablement la falaise... Une Hache-pire-ine s'utilise aussi dans l'eau, mais le Prince Léo n'avait pas l'intention de plonger d'une cinquantaine de mètres pour débuter un combat marin. Par conséquent, il ne lui restait plus qu'une seule solution: reprendre sa dague. Il se sentit soudain moins en sécurité.
Et le Prince Léo avançant, le Prince Léo daguant dans le vide, le Prince Léo hésitant, se rendait ridicule aux yeux précieux de la Princesse-Di-ana, qui soupirait...
-"Mais attaque ! Elle ne va pas te manger, la bê-bête, enfin ce n'est pas sûr, si tu continues comme ça !"

Mais au lieu de se mettre en position pour attaquer, le Prince Léo se redressa, et se mit à réfléchir. La Princesse ainsi que le Dragon en furent étonnés. Cet étonnement fut encore plus grand lorsque cet étrange homme s'adressa au Dragon en ces termes :
-" Je suis sûr que vous êtes doté d'un humour très raffiné, mon cher. C'est pourquoi je m'en vais vous compter une devinette.
-Que fais-tu ? Impotent ! hurla la Princesse.
-Comment appelle-t-on un Dragon avec un citron ?
-MMMFFFFRRRRRR ! " fut la seule réponse qu'il obtenu de la part du Dragon.

La Princesse-Di-Ana se frappait la tête. Elle n'avait jamais vu plus sot que ce jeune qui se prenait pour un Prince (elle ne savait alors pas qu'il était effectivement le Prince du Royaume de Mulingdar...). Le Dragon commençait pendant ce temps là à s'agiter, il ne semblait guère apprécier l'humour si exquis du Prince Léo.
-"Une dragonzeste !"

Tout le monde regarda Léo avec des yeux écarquillés. Ce n'est qu'au bout d'un temps certain que la Princesse compris qu'il s'agissait de la réponse à la devinette posée plus haut. Le Dragon souffla une boule de feu qui passa juste au-dessus du heaume du Prince.
-"J'étais sûr que vous apprécieriez cette boutade, noble créature ! Lança-t-il avec le sourire, sans prêter attention à la boule de feu.
-J'étais sûre que tu finirais par te faire tuer !" ajouta ironiquement la Princesse.

C'est alors qu'au loin se fit retentir le son d'une flûte à bec. Qui pouvait bien venir ici, au sommet de cette falaise, où plus personne ne se risquait ? La légende du Dragon avait parcouru le pays, et plus personne n'osait s'aventurer en ces lieux maudits. Au bout d'un instant, les trois compères virent s'approcher un homme, monté sur un cheval, et un autre, à pied, jouant de l'instrument entendu auparavant. A partir de ce moment, le temps était comme figé. Le Prince Léo, la Princesse et le Dragon regardèrent arriver les deux voyageurs, sans bouger. Le Dragon finit même par s'asseoir, alors que ces créatures sont habituellement toujours en mouvement, quand ils sont éveillés du moins (le dragon dort beaucoup).
Un temps incroyablement long passa avant que les voyageurs parviennent au niveau de la Tour d'Is-sans-gardes. Ils se déplaçaient lentement. La Princesse s'était même assoupie, à force d'attendre.
-" Oyé oyé ! dit le cavalier. Je suis Der-Ick, messager de la confrérie des Maîtres du Jeu.
- Que se passe-t-il ? sursauta la princesse, réveillée par le messager.
- Mon assistant, Harry, et moi-même, sommes aujourd'hui en ce lieu sordide, d'ailleurs, les chemins ne sont pas très praticables, pour vous informer qu'il existe différentes règles au sujet des combats entre diverses créatures, gobelins ou lutins, humains ou dragons... J'ai donc pour mission, mission à haute responsabilité, cela va sans dire, de vous enseigner les articles du règlement vingt-cinq du Grand-Règlement général sur les combats généraux. Car oui, il existe un autre Grand Règlement, que nous appelons Autre grand règlement, pour les combats particuliers qui ne sont pas généraux. Je disais donc que votre combat entre dans la catégorie de combats décrits dans le règlement vingt-cinq du Grand-Règlement, il me semble même qu'on parle d'affrontements similaires au vôtre à la page cent-seize du manuel du Maître de Jeu, à moins que je ne me trompe de chapitre, comme cela m'arrive souvent. Il y tellement de chapitres, tous plus passionnants les uns que les autres !
- Je... tenta le Prince Léo.
- Je suis persuadé que vous aimeriez connaître dans les moindres détails les articles qui régissent les combats ! coupa Der-ick. Ah oui ! Je ne me trompais pas, votre affrontement entre effectivement dans la catégorie décrite à la page cent-seize du règlement vingt-cinq du Grand Règlement ! Voyons voir quelles règles..."

Pendant ce temps, Harry, connaissant les habitudes de son compagnon, s'était déjà assis près d'un rocher et mangeait un gâteau qu'il avait ramené du pays. Le Prince Léo, regardait notre orateur, incrédule. Il avait compris qu'il faudrait l'écouter jusqu'au bout... Quant à la Princesse-Di-Ana, elle avait repris sa petite sieste. Le Dragon ne bougeait plus, mais contrairement à ce que les apparences laissaient croire, il ne dormait pas. Il était immobile, les yeux ouverts. Rien ne semblait perturber Der-Ick, qui continuait de déclamer le règlement.
-" Nous arrivons donc à l'un des points absolument essentiels de ce règlement ! Vous ai-je dit que certains points du règlement constituaient quelque chose d'essentiel ? Car oui, même si ces règles peuvent paraître superficielles, inutiles, elles permettent en réalité la bonne entente des deux opposants, ce qui, nous le savons tous, est primordial. Le septième point de la page cent-seize du règlement vingt-cinquième du Grand Règlement concerne, justement, la bonne entente des concurrents. Ce septième point stipule..."

C'est alors que, sans que personne ne s'y attende, le Dragon bascula en arrière, dans un grand fracas. Harry arrêta de manger, la Princesse-Di-Ana se réveilla, le Prince Léo se releva aussitôt, et tous trois s'approchèrent timidement du Dragon. Der-ick continuait son monologue, bien entendu. La bête de bougeait plus, ne clignait plus des yeux. Tous hésitèrent à s'approcher davantage de la bête, car même allongée, cela restait un dragon, cette créature qui terrorisait les populations depuis de nombreuses décennies.
-"Je crois qu'il... qu'il est mort... finit par dire Harry.
-Vous croyez vraiment ? demanda naïvement le Prince Léo.
-Evidemment qu'il n'est plus vivant, malotru ! renchérit la Princesse.
-Oh ! Dans ce cas, je n'ai plus qu'à me retirer ! dit le Prince.
-Emmène moi !" ordonna la Princesse.

Le Prince Léo lui jeta un regard, et puis partit, sans prêter attention à elle. Il se disait à présent que les Princesses étaient trop cruelles, il préférait repartir seul.
-"Hey Prince Charmant, tu m'emmènes quand sur ton destrier ? Ne fuis pas comme ça... " s'écria l'ancienne prisonnière quand elle comprit que le Prince se retirait.

Or le Prince Léo avait déjà repris le chemin cahoteux qui l'avait mené jusqu'ici, et était déjà perdu dans ses pensées. Jamais il n'aurait pensé qu'un dragon pouvait mourir d'ennui. Il fallait avouer, aussi, que ce messager, Der-ick, était soporifique, barbant. On entendait encore sa voix, d'ailleurs, au loin.

-"Un morceau de gâteau ? proposa Harry à la Princesse-Di-Ana.
-Tu ne vois pas que je vais grossir, si je croque dans ton gâteau ? Ramène-moi chez moi ! ordonna-t-elle.
-Seulement si vous me faîtes le plaisir de vous taire, ma Douce, rigola Harry.
-..."

Pour la première fois, un Prince repartit seul vers son Royaume après avoir délivré une Princesse d'une emprise maléfique. Pour la première fois, une Princesse accepta de se faire raccompagner chez elle par un simple jeune homme. Pour la première fois, un Dragon était mort tout seul. Et, pour la première fois, un messager parlait tout seul. En y réfléchissant bien, les messagers parlent toujours tout seuls ! Tout cela traversait la tête du Prince Léo.
Lorsqu'il retourna chez lui, il ne répondit ni aux questions que lui posaient les habitants, ni à celles posées par sa propre famille. Il mentionna juste qu'il souhaitait utiliser la canne à pêche géante, fabriquée à la dernière fête de la pêche, pour prendre du bon temps.


 

Dragon17

cliquez

Publicité
Publicité
Nouvelle...
Publicité
Publicité